Afin de limiter le manque à gagner lié à la crise sanitaire, les établissements para-hôteliers pourraient aller chercher des sources de revenus complémentaires, moins dépendantes de la conjoncture internationale. En ce sens, la mixité des usages permet de développer une part de chiffre d’affaires généré par la clientèle locale (résidents, employés de la zone etc.).
Le développement de la flexibilité des unités d’hébergement (pouvant se transformer en espaces de travail) correspondrait aussi à une solution adaptée. A noter que celle-ci peut également se prêter à la création d’offres « bleisure » (business/leisure) sur les fins de semaines (réservation à partir du jeudi soir pour télétravailler le vendredi et profiter en couple/famille jusqu’au dimanche).
Enfin, la crise sanitaire pourrait modifier durablement la perception client des normes d’hygiène, nécessitant une adaptation de la part des résidences de tourisme qui favoriserait l’investissement en technologies (limitation des contacts humains, automatisation et domotique afin d’éviter de toucher les équipements etc.).
Vers une plus grande mixité des usages
- Le développement du chiffre d’affaires des établissements pourrait passer par l’optimisation de l’espace disponible via la mixité des usages proposés.
- Ainsi, certains produits d’hébergements marchands (principalement des hôtels), accueillent depuis quelques années des espaces de coworking sur leur pied d’immeuble. C’est notamment le cas de The Hoxton, qui propose des postes de travail à louer à l’année, au mois ou à la journée, dans certains de ses lobbys. Cette mixité des usages peut également prendre la forme de la location d’une partie de l’espace disponible à un coffee-shop ou concept-store, à l’organisation d’événements fréquents attirant de la clientèle extérieure, ou à la monétisation d’espaces (escape game, cinéma privatisable, borne Amazon, etc.).
L’adaptation des unités d’hébergement en bureaux
- En réponse à la baisse de la fréquentation internationale liée à la crise sanitaire, certains établissements ont converti leurs chambres, studios et appartements en espaces de travail (connexion wifi, mobilier adapté, équipements etc.). Cette offre est particulièrement adaptée au milieu urbain, et notamment à Paris (forte densité de populations dans les habitats).
- Des groupes tels qu’Accor ou Zoku permettent désormais de louer une unité d’hébergement à la journée pour y travailler seul ou à plusieurs, en y incluant des prestations additionnelles (déjeuner, petit équipement de travail, etc.).
Un investissement en technologie
- La nécessité de respecter les gestes barrières pourrait enfin inciter les établissements para-hôteliers à amorcer ou accélérer leur transformation technologique (bornes de check-in/out, clés RFID et domotique en chambre, etc.).
- Pour les résidences hôtelières moyen de gamme et haut de gamme, ces investissements pourraient transformer le rôle du réceptionniste, offrant ainsi davantage de services à la clientèle (plus proche d’un rôle de concierge).
Bertrand LE MIRE
Gérant